Photovoltaïque, l’inadéquation du tarif d’achat

Résumé. La politique actuelle de tarifs d’achat garantis appliqués au photovoltaïque manque de rationalité : non dégressivité des tarifs, durée trop longue des engagements, pas de plafond sur les capacités développées, cumul difficilement lisible des dispositifs d’aide (crédit d’impôts, subventions directes, etc.) et donnant des temps de retour trop avantageux. L’absence de différenciation entre filières peut aussi gêner l’émergence de nouvelles technologies du PV. Du coup on doit légitimement se poser la question de l’importance des dépenses futures d’aides à mettre en regard avec les avantages potentiels et s’interroger sur la capacité de la France, en position de second mover, de rattraper les first movers (Allemagne, Japon, Etats-Unis). Cet article ne critique pas en soi une politique fondée sur les tarifs d’achat, politique tout à fait adaptée à des techniques proches de la maturité commerciale, qui garantit un signal stable et proche des prix de gros du marché électrique. Il critique son inadéquation au niveau de maturité de la technique PV qui conduit à avoir des tarifs d’achat cinq fois plus élevés que pour l‘éolien. Nous proposons de recibler le dispositif au regard des enjeux importants que représente le PV. On devrait réduire rapidement les incitations coûteuses à l’installation de cellules PV et de centrales au sol, et accroître les budgets de démonstration industrielle pour favoriser la consolidation de nouvelles filières (silicium cristallin amélioré et couches minces). On devrait cibler plus particulièrement la phase de démonstration et le développement industriel où se joue une grande partie des apprentissages porteurs de l’essentiel des baisses de coût.

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