23 avril 2007, de 15h30 à 17h
GIS LARSEN, campus de Fontenay aux Roses
Intervenant : Michel Roland (Université Laval, Québec)
Résumé : Un réseau de transport d’électricité est qualifié de ” marchand ” si des titres de propriété sont émis pour chaque ligne de transport. Un tel réseau est concevable dans un marché déréglementé où l’on a effectué une séparation verticale de la production et du transport d’électricité ainsi qu’une séparation de la propriété et de la gestion du réseau de transport. Il permet de laisser les décisions d’investissement à un marché concurrentiel plutôt que de les centraliser au sein d’une agence de réglementation ou du gestionnaire du réseau. Le rôle de ce gestionnaire se limite alors à émettre des titres pour chaque ligne de transport et de payer aux détenteurs de titres les revenus associés à la ligne. Dans un marché concurrentiel, ces revenus proviennent de la différence des prix de l’électricité entre les points que la ligne relie. Comme la création d’une ligne peut créer des externalités sur la capacité de transport des lignes existantes, la règle d’attribution des titres doit tenir compte de l’impact qu’aura un investissement dans une ligne sur la valeur des autres lignes, pour ainsi rétribuer les externalités positives ou pénaliser les externalités négatives. Dans cet article, (i) nous présentons une règle d’attribution qui tient compte des externalités négatives. Cette règle d’attribution est une généralisation de celle de Bushnell et Stoft (1996) aux cas où il existe de l’incertitude au niveau de la demande ou au niveau de la disponibilité des équipements de production et de transport. (ii) Nous démontrons que toutes les caractéristiques d’efficacité de la règle initiale de Bushnell et Stoft en situation de certitude sont maintenues en situation d’incertitude sous la règle généralisée. (iii) Nous illustrons ce fait à partir d’un exemple de Joskow et Tirole (2005), qui faisait justement ressortir l’inefficacité de la règle initiale de Bushnell et Stoft en situation d’incertitude. La principale contribution de l’article est de démontrer qu’il existe moins d’obstacles à l’implantation d’un réseau marchand de transport d’électricité que ne le suggérait jusqu’ici la littérature.